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Plonger dans les eaux turquoise des Maldives est déjà un rêve en soi, mais contribuer à la restauration des récifs coralliens rend l’expérience totalement inoubliable. Lors de mon dernier voyage sur l’île de Dhuni Kolhu, j’ai eu la chance de participer avec ma binôme de vie et d’aventure, à une activité écologique unique : le bouturage de corail. Une initiative concrète pour la préservation de la biodiversité marine, qui m’a permis de découvrir une des facettes d’un écotourisme responsable aux Maldives, avec les hôtels Coco Collection.
Alors que les coraux sont menacés par le réchauffement climatique, des projets locaux œuvrent à leur régénération grâce à des techniques innovantes, accessibles même aux voyageurs. À travers ce récit, je vous emmène dans les coulisses d’un projet environnemental engagé, entre découverte marine, sensibilisation et action concrète pour la planète.
Qu’est-ce que le bouturage de corail ?
Face au blanchissement massif des coraux et à la dégradation des récifs, le bouturage de corail est devenu l’une des techniques les plus prometteuses pour restaurer les écosystèmes marins. Accessible, peu invasive et durable, cette méthode est aujourd’hui utilisée dans de nombreuses régions du monde, notamment aux Maldives, où les récifs jouent un rôle vital pour la biodiversité et la protection des côtes.

Une méthode de restauration des récifs coralliens
Le principe du bouturage est simple : il s’agit de prélever de petites branches de coraux sains, appelées « boutures », pour les fixer sur des structures artificielles (souvent en métal ou en céramique) placées sous l’eau. Ces structures servent de support aux coraux, qui y poussent progressivement, jusqu’à pouvoir être replantés sur les récifs endommagés, ou laissées sur place pour former un nouveau récif.
Cette technique est inspirée du jardinage terrestre, mais adaptée à l’environnement marin. Elle permet de multiplier rapidement les colonies de coraux tout en préservant les souches d’origine.


Comment fonctionne le bouturage sous-marin ?
Une fois les boutures sélectionnées (le plus simple est de trouver des morceaux de coraux naturellement cassés depuis peu de temps, dans un lagon, donc toujours vivants), elles sont attachées avec soin sur des supports appelés « nurseries coralliennes », immergées à faible profondeur. Ces pépinières sous-marines sont régulièrement surveillées par des biologistes marins pour s’assurer de la bonne santé des coraux. Après plusieurs mois de croissance, ils développent leur squelette calcaire et peuvent être transplantés dans des zones dégradées pour y reformer des récifs vivants.
Qui organise ces projets aux Maldives ?
De nombreux hôtels écoresponsables, centres de plongée et ONG collaborent aux Maldives pour mettre en place des programmes de bouturage accessibles aux touristes. Ces initiatives permettent non seulement de sensibiliser les voyageurs à la protection des océans, mais aussi de financer des actions concrètes en faveur de la restauration des récifs coralliens.
Par exemple, certains resorts intègrent directement des sessions de bouturage dans leurs offres de séjours durables, accompagnées d’explications scientifiques, d’ateliers pédagogiques et même d’un suivi personnalisé des coraux plantés. C’est le cas notamment des hôtels Coco Collection (Coco Palm Dhuni Kolhu sur l’atoll de Baa, et Coco Palm Bodu Hithi sur l’atoll de Male Nord) qui proposent à leurs hôtes une expérience complète de bouturage de corail dispensée par une biologiste marine (Tarif = 100$ pour une structure standard avec votre nom sur une petite plaquette, des photos et un suivi envoyés par email tous les 6 mois durant 2 ans).
Notre expérience de bouturage de corail sur l’île de Dhuni Kolhu aux Maldives
Lors du premier séjour de notre collaboration dans le cadre d’un projet photographique avec Coco Collection, nous avons eu le plaisir de découvrir l’expérience du bouturage de corail proposée par Rosie, la biologiste marine attitrée du resort Coco Palm Dhuni Kolhu. Et c’est avec une grande excitation que je me préparais à cette activité écologique qui m’intéresse depuis maintenant de nombreuses années et qui en tant que biologiste marin, manquait à mes différentes expériences.
A mes côtés, Karolina, diplômée de psychologie mais aussi passionnée par la vie marine depuis toujours, nous livre son expérience personnelle :
– « Ça te dit de faire du bouturage de corail tout à l’heure? »
Quand Antho m’a posé la question, j’ai répondu oui, un peu par réflexe, un peu timidement aussi, sans bien savoir ce que ça impliquait. Dans ma tête, je m’imaginais une activité assez sommaire : plonger en apnée, accrocher un petit morceau de corail quelque part sous l’eau, et voilà. Une sorte de mini geste simple, symbolique et rapidement exécuté. Et honnêtement, sur le moment, j’étais plus tentée par le snorkeling avec les tortues que je savais nager à quelques mètres d’où on se trouvait que par cette occupation-là. Mais la curiosité a pris le dessus. Et fort heureusement !
Nous voilà un peu plus tard sur la plage, juste devant notre bungalow portant le numéro 66. Rosie, la biologiste de l’île, nous y attend avec un grand sourire. Elle installe sous un arbre un seau rempli d’eau de mer et de fragments de coraux naturellement cassés et fraichement recueillis dans le lagon, ainsi qu’une structure métallique qui servira de base à notre futur récif. Puis elle nous tend une paire de gants à chacun. À ce moment-là, je réalise que tout va se passer ici, sur la terre ferme, à l’ombre, dans un décor de carte postale et de façon exclusive. Trois personnes réunies autour d’un projet de vie marine. Quelle chance !

Je sens l’émotion qui monte et je laisse échapper un « Ah ! Mais c’est trop cool ! J’avais pas compris que ça se passait ainsi ! » de joie pure. On écoute attentivement Rosie nous expliquer les gestes, les raisons pour lesquelles on les réalise ainsi et pas autrement, les espèces, etc… Je suis fascinée. J’adore apprendre, surtout comme ça, en faisant. Le temps semble suspendu. Entre deux fixations de corail, on prend des photos pour immortaliser cette parenthèse si singulière.



Puis vient le moment d’aller à l’eau. Gants retirés, sourire bien accroché, masque, palmes et tuba enfilés, nous avançons lentement vers la « nurserie » sous-marine, récif entre les mains. Le nôtre ! Nager ainsi avec notre petite création entre les mains est un moment presque solennel. J’ai l’impression d’accompagner, en tant qu’actrice mais aussi témoin, quelque chose de précieux, de fragile mais indispensable et, je l’espère, plein d’avenir.

À peine posé au fond, notre petit récif attire déjà quelques poissons curieux, comme s’ils venaient lui souhaiter la bienvenue et nous dire qu’ils en prendront grand soin. Balistes, labres et autres chirurgiens virevoltent au milieu de notre structure !



Rosie nous assure qu’elle ira régulièrement voir comment se portent nos boutures. Peut-être qu’un jour elles deviendront un refuge pour d’autres espèces, qu’elles contribueront à restaurer un écosystème blessé, c’est tout ce que je souhaite.
En sortant de l’eau, je me sens étrangement comblée. Il y a bien longtemps, j’avais rêvé de devenir biologiste marine, avant de comprendre que les équations mathématiques et les branches scientifiques ne seraient pas de mon côté durant ma scolarité… Mais là, l’espace d’un instant, j’ai pu en goûter un fragment. Et c’était profondément satisfaisant.


J’attends déjà septembre avec impatience. Revenir et découvrir si nos bébés coraux ont grandi, quelle belle perspective !
Pourquoi vivre cette expérience écoresponsable en voyage ?
Voyager, c’est découvrir le monde… mais aussi le préserver. Dans un contexte où les écosystèmes marins sont menacés, vivre une expérience écoresponsable comme le bouturage de corail donne un tout autre sens à l’aventure. Ce type d’activité ne se limite pas à l’observation : il s’agit d’agir concrètement pour la planète, tout en enrichissant son voyage d’un engagement profond.
Voyager autrement : le tourisme durable en action
Le tourisme durable vise à minimiser l’impact négatif des voyageurs sur l’environnement tout en valorisant les initiatives locales. Participer à un projet de bouturage, c’est intégrer cette dynamique : au lieu d’être simple spectateur, on devient acteur de la protection des océans. Aux Maldives, où le tourisme est omniprésent, ces actions contribuent à un équilibre entre découverte et préservation.
Avoir un impact positif tout en découvrant le monde
Replanter un corail, c’est plus qu’un symbole. C’est un acte mesurable, qui participe à la régénération des récifs, abris de milliers d’espèces marines. En tant que voyageur, on ressort de cette expérience avec une nouvelle conscience écologique… et souvent, l’envie de continuer à agir, même après le retour. Ces moments marquent, éveillent, responsabilisent.
En somme, participer à une activité de bouturage de corail aux Maldives permet de donner du sens à votre manière de voyager. Une simple escapade tropicale devient alors une expérience engagée, mêlant émerveillement, apprentissage et contribution concrète à la préservation de la nature. En plantant un petit fragment de corail, on comprend aisément à quel point chaque geste compte, même à l’échelle individuelle. Loin d’être une activité anodine, ce type d’initiative donne du sens au voyage et offre une connexion authentique avec l’environnement marin. Sans compter sur la fierté d’avoir participé, à votre mesure, à la restauration d’un récif corallien. Et si le tourisme de demain pouvait rimer avec conscience, respect et engagement ?