Nudibranche : espèces, habitat, photos & reproduction – Le guide complet

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Nudibranches : 12 faits fascinants sur ces créatures marines étonnantes

Le nudibranche, aussi appelé limace de mer, est un mollusque marin fascinant connu pour ses couleurs vives, ses formes insolites et sa grande diversité. Présents dans tous les océans du globe, y compris en Méditerranée, ces créatures intrigantes attirent les plongeurs, biologistes et photographes sous-marins par leur incroyable variété.

Dans cet article, je vous propose un guide complet pour mieux connaître les espèces de nudibranches, comprendre leur habitat, leur mode de reproduction et leurs particularités biologiques. Vous découvrirez également des photos impressionnantes et des conseils pour leur identification lors de vos explorations sous-marines.

Que vous soyez passionné de biologie marine ou simple curieux, laissez-vous surprendre par le monde coloré et mystérieux des nudibranches.

Les nudibranches sont des mollusques !

Ils appartiennent en effet à l’embranchement des Mollusques dans la classification du vivant. Plus précisément, ils font partie de la Classe des Gastropodes, Sous-Classe des Opistobranches (les limaces de mer) et enfin, Ordre des Nudibranches.

Un nudibranche est une limace de mer

MAIS… l’inverse n’est pas forcement vrai ! Et l’erreur est véhiculée un peu partout, aussi bien dans certains livre que sur bon nombre de sites internet et les réseaux sociaux. Si les nudibranches forment une « famille » au sein des limaces de mer, toutes les limaces de mer (« seaslug » en anglais) ne sont pas des nudibranches !

Voici quelques exemples de limaces de mer qui ne sont pas des nudibranches :

Une autre erreur est également courante concernant les verts plats (planaires), qui en raison de leurs couleurs sont souvent confondus avec les nudibranches :

D’où vient le nom « nudibranche » ? – Etymologie

Le terme nudibranche est expliqué tout simplement par la morphologie de ces animaux. « Nudus » signifie « nu » en latin, tandis que « brankhia » qui vient du grec ancien fait référence aux branchies. Les deux termes signifiant ensemble « branchies nues ». Ces limaces de mer ont en effet la particularité de disposer de branchies ou de papilles, non protégées, permettant la respiration. Seules certaines espèces, comme par exemple celles de la famille des Phyllidiidae, ont des branchies qui sont positionnées sous le manteau, donc invisibles lorsque l’animal est vu par-dessus.

Photo © Karolina Kosnowski

Combien existe-il d’espèces de nudibranches ?

Leur succès auprès des plongeurs vient en partie du fait qu’ils représentent un groupe immensément diversifié avec actuellement plus de 3000 espèces connues ! Et c’est très certainement des centaines voire des milliers d’autres encore inconnues.

Leur taille varie de quelques millimètres pour les plus petits, à plusieurs dizaines de centimètres pour les plus grands. La danseuse espagnole Hexabranchus sanguineus peut atteindre 60cm ! Arborant à peu près toutes les palettes de couleurs et de motifs imaginables, ils font le bonheur des photographes sous-marins, et représentent toujours un challenge. On a toujours l’envie d’en dénicher de nouveaux !

Les différentes espèces de nudibranches : une diversité infinie

Deux types principaux de nudibranches

Lorsque vous rencontrerez des nudibranches, il y a de fortes chances qu’ils soient de type « doridien » ou « éolidien ». Ce sont en effet les deux types les plus répandus.

Les doridiens sont facilement reconnaissables grâce à leur panache de branchies disposé autour de l’anus, sur la face dorsale.

Les éolidiens, sont pourvus de papilles dorsales appelées « cérates », permettant d’augmenter la zone d’échange gazeux car ces espèces ont une respiration cutanée.

Combien de temps vit un nudibranche ?

La durée de vie des nudibranches varie en fonction des espèces, des conditions environnementales, et des prédateurs présents. En général, leur espérance de vie est relativement courte et se situe entre quelques semaines et un an. Cette courte durée de vie est souvent compensée par une reproduction prolifique. Les nudibranches pondent de grandes quantités d’œufs pour augmenter le succès de leur descendance, permettant ainsi à la population de se renouveler fréquemment.

Reproduction des nudibranches : stratégies et cycle de vie

Le cycle de vie des nudibranches est un processus fascinant qui démarre par la ponte d’œufs et passe par plusieurs stades de développement avant d’atteindre l’âge adulte. Voici les étapes principales de cette transformation :

1. Ponte des œufs

Les nudibranches adultes pondent leurs œufs en de magnifiques spirales ou rubans sur des substrats marins. Ces œufs sont souvent colorés et collés aux surfaces pour rester en sécurité jusqu’à l’éclosion.

2. Stade larvaire : la larve véligère

Après éclosion, les nudibranches passent par un stade larvaire, appelé véligère. Ces larves sont microscopiques, et leur corps est équipé de petits cils leur permettant de nager et de se disperser dans l’eau. À ce stade, la larve est planctonique et flotte dans la colonne d’eau, ce qui lui permet de se déplacer et de se nourrir de petits organismes.

3. Métamorphose en nudibranche juvénile

Une fois le stade larvaire achevé, la larve véligère se fixe sur un substrat et commence une transformation profonde. Elle subit une métamorphose qui l’amène à perdre certaines de ses caractéristiques larvaires et à prendre la forme de son futur corps d’adulte. À ce stade, elle ressemble à un nudibranche miniature.

4. Croissance vers l’âge adulte

Le nudibranche juvénile poursuit sa croissance, se nourrissant de proies adaptées à sa taille et développant progressivement ses couleurs vives et ses motifs caractéristiques. En fonction de l’espèce, cette période de croissance peut varier en durée, mais elle permet au nudibranche de se renforcer pour sa vie d’adulte.

5. Nudibranche adulte : reproduction et cycle répété

Une fois adulte, le nudibranche devient hermaphrodite (possédant à la fois des organes reproducteurs mâles et femelles) et peut se reproduire en s’accouplant avec d’autres individus de la même espèce. La reproduction déclenche un nouveau cycle, prolongeant ainsi la présence de ces magnifiques créatures dans les écosystèmes marins.

Ce cycle de vie, de la larve au nudibranche adulte, est crucial pour la survie et la diversification de l’espèce, démontrant une capacité d’adaptation qui leur a permis de prospérer dans divers environnements marins.

Les rhinophores du nudibranche

Les nudibranches ont une vision très basique, et ne peuvent en réalité que percevoir des nuances de lumières et d’ombres. Ils ne sont pourtant pas handicapés par ce manque, car ils ont développé d’autres organes sensoriels. Leur vision du monde est ainsi assurée par leurs rhinophores, ces deux extensions qu’ils portent sur leur tête, et qui possèdent des récepteurs chimiques. Ils leur permettent de détecter notamment la nourriture et d’autres individus. En cas de danger, ils ont la possibilité de rétracter leurs rhinophores pour les protéger !

Quand les nudibranches puisent l’énergie solaire

Aussi surprenant que cela puisse paraître, certaines espèces de nudibranches sont capables de stocker des algues photosynthétiques à l’intérieur de leur corps (par exemple les zooxanthelles que l’on retrouve chez les coraux). Grâce à cette symbiose, les algues fournissent de l’énergie qui est utilisée par leur hôte. Ce sont des nudibranches qui vivent assez proche de la surface, afin de profiter au maximum de la lumière du soleil.

Comment les nudibranches se nourrissent des toxines de leurs proies

Les éolidiens sont connus pour stocker dans leurs cérates, des cellules urticantes venant de la nourriture qu’ils avalent ! En effet, ces nudibranches consomment des cnidaires, et en particuliers les hydraires comme on peut le voir sur cette photo :

Ainsi, les cellules urticantes procurent à leur hôte un moyen de défense envers les prédateurs potentiels, en les rendant toxiques et urticants ! En revanche, aucun risque pour l’être humain.

Mucus « connected » !

Comme les limaces terrestres dont ils sont proches (bien qu’ils ne soit pas l’équivalent aquatique), les nudibranches laissent derrière eux une trainée de mucus, lorsqu’ils se déplacent à l’aide de leur pied musculeux. C’est grâce à ce mucus, qu’ils peuvent par exemple entrer en contact les uns avec les autres, en remontant la piste d’un congénère. Il semblerait qu’ils puissent également y « laisser des messages » d’alerte afin d’avertir les semblables en cas de danger !

Comment trouver les nudibranches ?

Observer des nudibranches est quelque chose de facile dès lors que vous êtes plongeur ! Par chance, c’est à peu près dans presque toutes les mers et océans de la planète qu’ils sont présents. Bien qu’ils puissent vivre à de très grandes profondeurs, la grande majorité des espèces se trouvent dans les premières dizaines de mètres sous la surface. En Méditerranée, on en trouve plusieurs dizaines d’espèces dont la plupart sont très colorées. Le meilleur endroit pour en voir le plus reste sans aucun doute l’Asie du Sud-Est, notamment en Indonésie avec par exemple les « muck-dive » à Bali et aux Philippines !

Le meilleur moyen de les trouver est de vous munir d’un éclairage, qui permettra de révéler leurs couleurs éclatantes. Vous les verrez ainsi beaucoup mieux. Si votre vue n’est pas aussi perçante que celle du lynx, emportez avec vous une loupe. Vous pourrez alors en profitez pleinement !

J’espère que vous serez désormais incollable sur les nudibranches… Bonne chasse à tous !

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