Opération hippocampes dans l’étang de Thau

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Hippocampus guttulatus, l'hippocampe moucheté, un mâle incubant

Samedi 05 juin 2010, départ de Marseille à  06h30. Nous partons sur la route nous menant à Sète, au bord d’un étang bien connu des plongeurs « bio », l’étang de Thau. C’est une des plus grandes réserves d’hippocampes d’Europe, et nous avons rendez-vous avec Patrick Louisy, LE spécialiste des poissons, pour participer à son étude Hippo-Thau sur les syngnathidés dans l’étang. Au programme, nous commencerons par une formation sur la méthode des transects, et sur la description des micro-habitats.

Nous partons alors pour une première plongée à l’anse du Barrou. Je ferai avec Minimouss 3 transects, et nous y verrons un hippocampe en fin de plongée. Un mâle incubant. Chez les hippocampes, la femelle pond les oeufs dans la poche incubatrice du mâle qui les garde jusqu’à  l’éclosion.

Hippocampe mouchetéL’étang est une lagune d’eau salée, de profondeur moyenne de 4,5 m. La faune y est plutôt impressionnante. Outre les hippocampes que l’on est quasiment sûr de rencontrer pour peu que l’on cherche un minimum, les syngnathes aussi sont très fréquents. Les lièvres de mer ce jour-là  étaient en pleine reproduction, on a pu en rencontrer plusieurs dizaines. Il faut dire aussi que les fonds sont favorables à  la vie. Le sable et la vase accueillent une multitude de mollusques (coquillages, limaces), les algues telles que des ulves, des algues brunes et rouges sont le domaine des lièvres, de poissons (gobie, labres, hippocampes,…) et enfin, la présence d’herbiers de zostère (naine et grande), permet également la présence d’espèces adaptées comme les anémones d’herbiers, les syngnathes verts qui miment les feuilles, ou encore de petites limaces….Labre en direction de son nid

Après 82 min de plongée, et sous le conseil de Patrick, nous dégustons une tielle… une spécialité du coin, que je ne connaissais pas ! Une petite tourte  fourrée  d’une garniture de calamars et de sauce tomate épicée. Bref, un délice…

L’après-midi, nous repartons sur le site du Ponton, c’est Hélène Caillaud qui nous guidera sur son « home spot ». Entre le phare et le ponton, nous passerons plus d’une heure à  fouiller entre les blocs rocheux dans 4m de fond.  C’est un endroit plus riche qu’au Barrou, mais c’est aussi l’endroit où il y a le plus de plongeurs… en général. Ce samedi, malgré le grand beau temps, nous n’en croiserons que 3.

C’est véritablement un bonheur sous la surface. Bien que la visibilité ne dépasse pas vraiment les 4-5m, il est facile de voir évoluer la faune à  chaque recoin. Des labres qui font leur nid au milieu d’un champs d’ulve qui ressemble à un nuage de fluoroceïne, un syngnathe vert qui se prend pour une feuille de zostère, les blennies paon mâle arborant leur haut de forme sur la tête… En plus, le site ayant servi de décharge sauvage, on retrouve un grand nombre d’épaves sous la surface (voiture, bateau, pneus…). Même si cela n’est pas très ragoutant, il est intéressant de voir à  quel point chaque substrat, qu’il soit naturel ou artificiel, est colonisé. Même un simple gobelet devient un abris pour un gobie ou un oursin, alors qu’une corde abandonnée devient support idéal pour une colonie de clavelines. C’est un peu notre Lembeh local…

Je n’avais encore jamais mis les palmes dans l’étang de Thau… je pense que je ne vais pas tarder à  y retourner !

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