12 bestioles du plongeur bio !

par Anthony LEYDET... Plongeur bio
Published: Updated: 14 commentaires 3,4K views
12 bestioles pour le plongeur bio

Dans votre entourage de plongeurs, vous avez sans aucun doute, un spécimen qui ne ressemble pas aux autres ! Pendant que vous êtes tranquillement entrain de palmer entre deux eaux, profitant de votre dernière stab high-tech à gonflage wifi, lui s’agite tous les 3 mètres à l’entrée d’un trou. Gloussant dans son détendeur, il vous oblige à venir observer une petite créature insignifiante. Que vous ne verrez peut-être pas car ce jour là, vous aviez oublié votre masque correcteur… Pas de doute, c’est un plongeur bio, et des petites bestioles, il en connait un tas !

Le plongeur bio… Élevé en pleine mer, intriguant ! Toujours à fouiller dans les moindres recoins. Pendant que vous observez ce magnifique banc de raies manta qui viennent vous frôler, lui, qui ne les verra d’ailleurs pas, a le nez collé dans une anémone dans le but de trouver une bestiole symbiotique ! Et pour peu qu’il soit muni d’un attirail de photo sous-marine, surmonté d’au moins quatre lentilles macro superposées (un minimum…), vous n’aurez plus qu’à abdiquer, et vous laisser prendre au jeu… * Car le jeu en vaut parfois la girelle ! Euh… La chandelle…. (Désolé, j’ai pas pris ma pilule !)

Alors peut-être qu’au fil des plongées, vous découvrirez une nouvelle manière de plonger, et une multitude de petites créatures dont vous ne soupçonniez  même pas l’existence…

Et des créatures plus ou moins étranges, discrètes ou rares, votre plongeur « bio » en a toute une collection, chacune représentant en quelques sortes un trophée. Parfois, une rencontre suffit à rendre sa plongée inoubliable !

Voici donc, quelques unes de ces bestioles plus ou moins connues… Une liste bien évidemment non exhaustive !

Péricliménès… une crevette transparente

Sous ce nom un peu barbare qui vient d’un des petits-fils de Poseidon, se cache en réalité un petit bijoux de crevette que les plus initiés trouveront. Car c’est dans des anémones, en particulier dans les anémones charnues, que la belle se réfugie. S’il suffisait de trouver l’anémone… mais lorsque c’est chose faite, il faut encore ouvrir l’œil afin de repérer le petit crustacé complètement transparent ! Y’en a qui ont essayé… ils ont eu des problèmes…

Un crabe dans l’anémone

Restons un peu au milieu des tentacules des anémones. Un piège mortel pour bon nombre d’espèces sous-marines. Une aubaine pour d’autres qui ont pu, au cours du temps, en tirer parti ! C’est aussi le cas de ce crabe (Inachus phalangium) bien particuliers, muni de longues pattes très fines, dont la carapace est ornée de petites algues avec lesquelles il se camoufle. Regardez bien autour les anémones vertes, ils sont presque toujours là !

Crabe des anémones

Nudibranches, joyaux colorés

Ce sont sans doute les plus connues des petites créatures étranges que l’on trouve dans nos eaux, et leurs couleurs flamboyantes en sont bien sûr la principale raison. Relativement abondants du moment que l’on s’y intéresse, les nudibranches attirent tant les photographes qui les révèlent au grand public, les plongeurs « bio » pour leur diversité, que les simples curieux pour le plaisir de les voir évoluer…

Curieuses blennies

Aaaah les blennies ! C’est toute une histoire… Comment ne pas s’arrêter devant le trou duquel deux gros yeux pivotant dans tous les sens vous observent ?! Elles sont bien peureuses les blennies, pourtant elles sont encore plus curieuses. Et si vous vous approchez un peu trop de leur territoire, les mâles n’hésiteront pas à venir vous attaquer, avant de prendre la fuite aussi vite… Courageuses mais pas téméraires ! Bien que communes, il est toujours intéressant de les observer, d’une part pour leur comportement, mais également pour le grand nombre d’espèces et de livrées qu’il existe.

Bernard et son harem d’anémones

Un classique également ! Mais il est toujours amusant d’observer cette nonchalance dans le déplacement du bernard l’ermite transportant parfois 4, 5 , 6 anémones ou plus ! Cela parait plus une corvée qu’autre chose, et pourtant il en a bien besoin de ses anémones. Pour observer les gros spécimens en balade, il vaut mieux plonger la nuit, lorsqu’ils partent en chasse. Celui-ci n’avait pas moins de 12 anémones sur son dos !

Bernard l'ermite et ses anémones

L’envol du lièvre

Une des plus grosses limaces de mer que l’on trouve en Méditerranée, mais aussi dans presque toutes les mers du monde. Une tête particulière rehaussée de deux protubérances lui vaut ce surnom évocateur. Mais la grande particularité du lièvre de mer, c’est de pouvoir… voler ! En déployant les extensions de son manteau, celui-ci s’élève au-dessus des fonds marins pour aller se poser un peu plus loin. Souvent provoqué par les plongeurs, il peut bien sûr décider de se déplacer ainsi tout seul… comme ce spécimen croisé en pleine eau lors d’une plongée de nuit !

L'envol du lièvre de mer

Rason, poisson des dunes

Voici un poisson bien mystérieux pour la plupart des plongeurs, car ils sont en effet rares à l’avoir aperçu. La raison ? Simplement parce que celui-ci est peu abondant, et surtout qu’il vit uniquement sur les fonds sableux dont la granulométrie leur permet de s’enfouir rapidement ! Autant dire qu’ils ne sont pas simples à débusquer…

Simnie, bijoux des gorgones

Une de mes espèces préférées ! La délicate simnie blanche (Simnia spelta) est un petit coquillage de la famille des Ovulidés, proche des porcelaines. Cette espèce, qui ne mesure pas plus de 2cm, vit sur plusieurs espèces de gorgones (souvent sur les gorgones blanches), et se nourrit de ses polypes. Elle fait le bonheur des photographes… Du moins ceux qui arrivent à la trouver 🙂 .

Simnie blanche sur sa gorgone

Crevette des nacres

Elles m’en ont donner du fil à retordre, pour arriver à sortir de l’eau avec une photo valable. C’est certainement une des espèces les plus difficiles à photographier, non pas qu’elles soient très dure à observer, mais plus à cause de l’endroit où elles vivent. Ces crevettes commensales (Pontonia pinnophylax) vivent à l’intérieur des grandes nacres, parfois à plusieurs individus. Positionner l’éclairage et le flash tout en tentant de faire la mise au point au travers de la mince ouverture de la nacre est un véritable calvaire !

Portes-écuelles, habitant du sous-sol

Encore un poisson peu connu des plongeurs, mis à part le plongeur bio bien sûr 😉 ! Pourtant celui-ci se rencontre en abondance dans à peine quelques mètres d’eau. Seulement, celui-ci à trouvé refuge sous les pierres et les galets. Il ne supporte en effet que peu de lumière, c’est donc la raison pour laquelle il est peu observé. Pour le voir, il faut la plupart du temps aller le chercher. Mais avec de grandes précautions. Car si vous pourrez le trouver en soulevant quelques galets, il faudra bien sûr faire extrêmement attention à ne pas le blesser. Une astuce : en soulevant délicatement une pierre, le petit porte-écuelle viendra souvent se positionner sous votre main. Après une rapide observation, libérez-le à l’endroit où vous l’avez trouver !

Porte-écuelle

Une cigale sous la mer

Pour tous les amoureux des grottes et cavités sous-marines, la cigale de mer et une espèce bien connue. On la trouve souvent au plafond des grottes, surplombs, failles, etc… Peut-être connaissez-vous la petite cigale, mesurant en moyenne une dizaine de cm, et plutôt commune… Mais avez-vous déjà croisé la grande cigale ? Pas évident malheureusement car celle-ci est devenue assez rare, en raison de sa surpêche.

Grande cigale de Mer

Le poisson qui ressemble à un cheval

Un cadeau, une récompense, une bénédiction venue du monde de Poséidon ! Voilà ce que représente pour beaucoup de plongeurs la rencontre avec certainement un des poissons qui ressemblent le moins à un poisson ! Droit comme un cheval cabré, évoluant au ralenti sur le sable, à l’abri d’une touffe d’algue qui le rendra quasi-invisible, la rencontre vaut le détour, mais est devenue bien rare. L’hippocampe est en effet un des poissons grandement menacés, notamment pas la destruction de son habitat, et par les prises accidentelles dans les filets de pêche. Si toutefois vous l’observez, n’hésitez pas à relever le plus de paramètres possible (composition du milieu environnant, profondeur, lieu précis, température, comportement,…) et  à contacter l’association Peau-bleue http://www.peaubleue.org/ qui mène une étude afin de mieux comprendre la biologie et les habitudes de ces poissons emblématiques, pour mieux les protéger.

H.guttulatus

Alors, prêt à devenir un vrai plongeur bio ? Votre bestiole favorite, c’est quoi ?

Bonnes plongées bio à tous…

* Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait le fruit d’une pure coïncidence.

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