Au cours de mon séjour à Moorea, j’ai eu le grand plaisir de faire une excursion aquatique tout autour de l’île, avec l’idée de croiser entre autres les baleines à bosse présentes chaque année à cette période en Polynésie ! Et les rencontres que l’on peut faire ici en quelques heures sont tout simplement incroyables…
C’est Jérôme Dambrin, que je retrouve sur le ponton de l’Intercontinental à 8h20, qui m’emmène sur son bateau, le Moorea Deep Blue. Jérôme organise régulièrement des excursions aquatiques autour de l’île de Moorea, à la rencontre de la nature et des animaux marins peuplant les eaux de Moorea. Chaque année, les baleines à bosse viennent mettre bas dans ces eaux chaudes, elles remontent de l’antarctique, quittant ces zones riches en nourriture, mais bien trop froides pour les baleineaux. Après quelques mois en Polynésie, et avoir été nourrit au lait maternel, les petits accompagnés des adultes repartent vers le sud, entre les mois d’octobre et novembre. Il est peut-être trop tard déjà… l’espoir, c’est que trois jours avant, un plongeur qui était avec mois au Bathys me disait les avoir entendu pendant la plongée. Zut… j’ai loupé ça :-( !
Découverte de la faune marine de Moorea
Le soleil est déjà fort, il faut dire qu’ici les premières lueurs du jours apparaissent dès 5h du matin. Le bateau quitte le ponton en direction des 2 motu (îlot en polynésien) à la pointe nord-ouest de l’île. Un peu plus loin, la passe de Taota nous permet de gagner l’océan. Nous nous posons bientôt, histoire de nous mettre en jambe… avec les requins ! D’ailleurs, ici ils sont habitués, et à peine le temps d’arrêter l’embarcation que déjà, les premiers ailerons des pointes noires percent la surface et commencent à nous tourner autour. Ce n’est pas 2 ou 3 mais peut-être une quinzaine de squales qui sont là rapidement… Une fois à l’eau, je peux les voir arriver de tout côtés, curieux pour certains, méfiants pour d’autres. Un peu plus bas les requins gris patrouillent au-dessus du récif, et remontent timidement.
Cette première immersion de la journée donne le ton. Nous remontons sur le bateau et reprenons la mer en direction du sud en suivant la barrière de corail. En quelques minutes à peine, nous sommes à nouveau pris d’une excitation que personne ne saurait retenir… la surface de l’eau semble s’agiter loin devant nous. Les baleines sont peut-être là ! Mais plus nous approchons, plus l’absence de souffle à la surface nous fait comprendre le contraire… mais pourtant il y a quelque chose ! Et il semble qu’un banc avance dans notre direction. En quelques secondes, tout s’accélère, alors qu’apparaissent des têtes noires et bombés à la surface de l’eau… Nous allons croiser la route d’un banc de globicéphales !
Nous nous ré-équipons. Jérôme va nous mettre à quelques dizaines de mètres de la trajectoire des cétacés, que nous rejoindrons à la nage afin de les déranger le moins possible. Cédric, le cameraman de Jérôme avec qui je serai à l’eau me prévient : 9 fois sur 10 , les globicéphales sont accompagnés par les « parata »… le nom local pour désigner le fameux requin océanique ! Si c’est le cas, il faudra peut-être lui faire face s’il est un peu trop curieux…
C’est parti ! Nous sautons du bateau, le temps de deviner la trajectoire des globis, nous palmons dans la même direction en nous approchant petit à petit. Bigre ! Ces grands dauphins noirs vont bien vites et pourtant lorsqu’ils apparaissent sous mes palmes, j’ai l’impression qu’ils bougent à peine… J’ai ainsi la chance de les voir passer à quelques mètres, se fondant dans le bleu… il y a quelque chose comme 500m de fond là-dessous !
Nous recommençons la manœuvre à deux reprises. Au dernier passage, une femelle avec son petit passent à quelques mètres… Elle se retourne et me regarde comme pour me saluer mais tout en me montrant qu’elle veille sur son petit… Grandiose…
Notre chemin continu après ce grand moment d’émotions… et nous faisons route vers la passe de Haapiti pour rendre visite à une colonie de dauphins longs becs. En arrivant au niveau de la passe, les vagues déferlent sur le récifs, et les surfeurs s’en donnent à coeur joie ! Il faut dire qu’ici le surf fait partie du paysage. Imaginez un instant le décor : derrière nous les montagnes de Moorea, couvertes d’un chapeau blanc, dévalent jusque dans le lagon turquoise… devant nous déroulent de superbes vagues sur lesquelles glissent les surfeurs… et de temps à temps, quelques dauphins font surface pour respirer ! On aurait pu rêver un peu plus, et aller nager avec eux… mais ce sont là des dauphins plutôt timides, qui plongent dès que nous les approchons. Qu’importe… le spectacle est trop beau…
Rencontrer les baleines à bosse à Moorea en Polynésie
Nous sortons de la passe de Haapiti et une tortue imbriquée nous attend… au repos à la surface. Quelques goulées d’air frais, et hop c’est repartie pour le grand bleu… Nous sommes bientôt à l’extrême sud de l’île, face à Tahiti. Jérôme reçoit alors un coup de fil : les baleines à bosse quittent Moorea et commencent leur périple qui les mèneront jusque dans l’Antarctique… Il nous reste peut-être une chance de les voir… Cap vers le large à l’est ! C’est le moment de profiter encore un peu de l’ambiance particulière qui règne ici…
Après quelques minutes de navigation, nous apercevons deux petites embarcations qui semblent tourner en rond. Et enfin… un souffle perçant la surface, suivi de l’apparition de la queue gigantesque d’une baleine à bosse ! Nous y sommes ! Il s’agit maintenant de repérer au mieux la trajectoire des mégaptères pour s’en approcher un peu, tout en gardant nos distances pour ne pas les gêner. Bientôt nous reverrons un souffle… plus petit celui-ci : c’est bien un baleineau qui nage aux côtés de sa mère. Un baleineau qui doit bien faire 7 ou 8m de long…
Mais elles sont déjà en route comme nous le pensions, et nagent à vive allure vers le sud. Impossible de s’en approcher et de nager avec elles… ce sera pour une prochaine fois !
Petit à petit, nous revenons vers le nord de l’île, contemplant les montagnes verdoyantes, avec leurs pics transperçant les nuages… les couleurs changeantes du lagon… et finissons l’excursion en nous arrêtant sur le spot des raies pastenagues, face à l’Intercontinental… L’occasion de côtoyer les raies d’une part, mais aussi les familles polynésiennes qui viennent pique-niquer avec leurs petits bateaux au-dessus de ce banc de sable…
Voilà ce que peux vous offrir la Polynésie… voir en une journée ce dont rêve de voir un plongeur en une vie ! Et je n’ai vu qu’une infime partie de cette partie de la France dispersée dans le Pacifique sud, et grand comme l’Europe. Bora-bora, Rangiroa, Fakarava, Tikehau, Rurutu… quelques noms qui laissent également rêveur…
Nana ! (Au revoir en polynésien)
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5 commentaires
En voilà un magnifique récit, ça fait rêver!
Un rêve devenu réalité :))) !
Ca laisse bouche bée : tu viens de voir en une seule plongée ce que je rêve de voir en une vie! :-O
Je me suis dit la même chose !!!
:-)