Après avoir plongé à l’Aquarium, nous partons ce matin-là pour explorer une nouvelle portion du lagon rodriguais. Nous commençons à nous imprégner de la douceur de vivre à la rodriguaise, le soleil est devenu notre réveil matinal, notre journée s’aménage selon la marée… Ici on se sent forcément plus en adéquation avec la nature. La montre que nous regardons deux cent fois par jour dans notre vie à  l’européenne, n’a ici plus aucun intérêt…
Nous retrouvons Jacky qui arrive toujours aussi dépité de voir ce que la météo nous réserve. Toujours aucune chance de sortir du lagon. Nous allons donc faire la deuxième plongée non loin de l’Aquarium, la passe Saint-François.   Et autant dire qu’elle n’a rien avoir avec la première…
Steddy navigue au-dessus du lagon, et nous  emmène  tranquillement vers notre destination. Pendant ce temps Jacky nous explique qu’ « il va y avoir du sport » ! Vu les conditions, ça va remuer dans la passe. Il en profite pour faire passer quelques messages de sécurité. A l’Aquarium (7m de fond), il disait d’ailleurs: « Tu as le droit d’avoir un problème sous l’eau. Si c’est le cas et que tu remontes, il y a une chose que tu n’as pas le droit d’oublier, penses à  expirer. Il vaut mieux expirer dans l’eau d’ici, que dans l’au-delà  ! » (Y)
Nous arrivons aux abords de la passe, qu’on peut voir de loin, puisque à  sa surface, il y a une agitation permanente de l’eau. A Rodrigues, le lagon, bien qu’immense, est peu profond. Les vagues qui passent par dessus la barrière de corail agissent comme si l’on balançait de grands seaux d’eau à  l’intérieur du lagon. Et évidemment, celui-ci doit bien se vider. C’est là  que les passes interviennent. Creusées à  la base par des rivières qui s’écoulaient, et qui ont  empêché  la formation de coraux qui n ‘apprécient guère l’eau douce, c’est le chemin de retour de l’eau vers l’extérieur. Il y a donc toujours un courant sortant, même lorsque la marée est montante.
Une barque de pêcheur est déjà  sur place… certainement sont-ils entrain de poser ou de relever des casiers. En tout cas, tenir debout sur cette petite embarcation à  cet endroit n’a pas l’air chose aisée. Un des deux pêcheurs rattaché au bateau par une corde autour de la taille plonge pour aller cueillir le fruit du lagon…
Nous sommes prêts, et sautons à  l’eau. Il faut faire vite, pour éviter que le courant de surface nous fasse dériver. A peine mouillés, nous dégonflons nos gilets pour descendre le plus vite possible. Jacky montre une corde attachée au fond à  laquelle on peut se tenir. Le courant se fait fortement sentir. C’est parti pour une dérivante qui va nous emmener vers la sortie de la passe à  30m de fond.
La fond de la passe ressemble à  une route de sable menant à  l’océan. De chaque côté, les coraux réapparaissent, et la vie avec. Des  idoles  mauresques, dont un juvénile, passent au milieux des patates. Une petite rascasse volante, se repose à  l’abris du vent sous-marin contre lequel il ne doit pas lui être simple de luter. J’observe également Minimouss, pour qui c’est la première plongée « pas facile » ! Jacky se charge d’elle, et lui prend la main pour la guider… elle s’en sort très bien.
Nous traversons l’autoroute de sable, et continuons à  descendre. Nous nous enfonçons dans un tableau monochrome dans lequel toutes les nuances de bleu sont présentes.  Seul dans le faisceau de mon phare, les mille couleurs apparaissent.
Au fond, nous assistons à  un spectacle grandiose. Taillés comme des avions de chasse, un banc de carangues gros yeux se tient face au courant, et semblent presque stationnaires. Après les avoir observées quelques instant, Jacky se détache de la palanquée, et se dirige vers les flèches d’argent en rasant le sol, jusqu’à  faire partie du banc. Au milieu des poissons  d’environ70cm de long, il écarte le  peloton  de tête. Les quelques carangues passent alors au-dessus de notre tête, à  quelques mètres, pour aller se perdre dans le bleu un peu plus haut. Malheureusement vu les conditions, prendre des photos n’était vraiment pas facile, j’ai donc peu de clichés.
Un peu plus d’une demi-heure après l’immersion, mon 12L se vide à  vitesse grand V. Il faut palmer en permanence, à  moins de s’accrocher sur le chemin. Vider ses poumons pour coller au sol, et ne pas se faire emporter par le courant… gonfler ses poumons pour décoller et avancer… Forcément, la consommation d’air augmente rapidement.
Nous remontons avec Jacky en passant dans des tunnels qui débouchent sur le platier au bord de la passe. Merveilleuse plongée… même si elle a plus de potentiel que ce que nous avons vu. Il faudra revenir à  une période plus calme pour voir le reste… 🙂
Au retour, un fameux Ti’Punch façon Jacky s’impose… face au lagon et ses couleurs changeantes tout au long de la journée.
Si vous voulez organiser votre voyage à  Rodrigues :
Jacky Degrémont
Tel portable + 230 58 75 06 08
jackydivingrodrigues@gmail.com
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5 commentaires
[…] This post was mentioned on Twitter by Anthony Leydet, Anthony Leydet. Anthony Leydet said: Plongée à  RODRIGUES : un peu de sport à  la passe St-François | Blog plongée d'Anthony Leydet http://bit.ly/bMcu1P […]
Pas facile de mitrailler dans le courant ! même les photons sont déviés, c’est à  peine si j’aperçois le docteur F. ! Une passe bien rapide….
Tu l’as dit ! Le Dr a failli s’envoler :-O
Un stage photo s’impose… :-S
Mouais !!! Facile à  dire … Un spot inconnu, du mistral sous l’eau à  décorner un poisson-licorne, une visi mauvaise, le stress de finir en dehors du lagon où personne pourra venir nous chercher… bref, j’étais pas des plus concentré pour faire les photos !!!
Quoi ! Tu m’invites à  ton stage photo en Mer Rouge ??? Ah là  c’est pas pareil !!! 😛